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Claudia Cardinale « J'aime les métamorphoses pour vivre d'autres vies »

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S.M. : Avez-vous souffert de la célébrité à un moment ? Notamment par rapport à votre vie privée et vos proches à préserver ?
C.C. : J’ai toujours vécu deux vies très différentes avec ma famille, mes parents, mes frères, ma sœur d’un côté et le cinéma de l’autre. J’ai toujours fait la différence entre ma vie privée et le métier d’actrice. Et c’est peut-être cela qui m’a sauvée. Car je n’ai pas perdu mon identité. J’ai été difficilement attaquée par les paparazzi. Parce que je n’allais pas à des soirées pour me faire photographier et que je voulais être jugée sur mes films et mes personnages.

S.M. : Revenons sur un film légendaire : " Il était une fois dans l’Ouest … de Sergio Léone (1969).
C.C. : Lorsque je sors du théâtre tous les soirs pour signer parfois quelques autographes, je m’aperçois que " Il était une fois dans l’Ouest " est le film mythique pour les jeunes et que je suis aussi un mythe pour eux. C’est incroyable. Il y a trois ans, j’ai d’ailleurs reçu un prix pour ce film qui représente le plus grand succès du cinéma depuis ces cinquante dernières années en Allemagne. Et je dois aller à Hollywood en juillet parce qu’on me rend hommage dans un musée consacré à Sergio Léone.
 
S.M. : Que pensez-vous de l’évolution de l’image de la femme au cinéma ?
C.C. : Tous ces films avec les effets spéciaux… tout cela a un peu changé. Avant, la femme était vraiment l’icône. Mais à présent, elle l’est de moins en moins, ressemblant davantage à une femme-objet. Ce que je ne supporte pas. Finalement, j’observe un certain déclin de la considération de la femme au cinéma. Parce qu’on donne beaucoup plus d’importance à l’argent et moins à la passion, à la littérature et à l’écriture.
 
S.M. : Ne trouvez-vous pas que les personnes d’un certain âge sont sous-représentées au cinéma ?
C.C. : J’ai parlé avec beaucoup de grandes actrices qui souffrent un peu du fait que l’homme puisse travailler très tard. A partir de 40 ans, la femme a beaucoup plus de problèmes. C’est un peu absurde. Dans mes films, j’ai toujours interprété tous les personnages. Je me suis même vieillie et enlaidie. Car j’aime bien la métamorphose. De cette façon, j’ai l’impression de passer par tous les âges de la vie et toutes les conditions aussi. Lorsque j’ai tourné le film d’Henri Verneuil dans lequel j’avais 80 ans, je me regardais souvent dans le miroir. C’était incroyable. J’avais l’impression de me voir ! (Rires). Le fait de vieillir ne me dérange pas.
 
S.M. : Vous êtes une femme belle, sensuelle, sexy, généreuse et talentueuse à qui on a peut-être dit " Sois belle et tais-toi ". Cette image n’est-elle pas trop lourde à porter ?
C.C. : Au début, oui. J’avais l’impression d’être un peu un objet. Alors que je suis une femme très indépendante. Et je considère la femme car c’est elle qui donne la vie. C’est peut-être pour cela que l’on m’a demandé de la représenter à l’Unesco. Parce que j’ai un très bon rapport avec les femmes qui ne m’ont jamais considérée comme une rivale. Toute cette évolution de la femme est très importante à mes yeux. On se rend compte que dans plusieurs métiers, elle n’est vraiment pas mise en valeur. Et même en politique, il est difficile d’avoir une présidente de la République. Pourtant, derrière un homme fort, il y a toujours une femme très forte qui lui donne le punch !
 
S.M. : Attachez-vous beaucoup d'importance à votre apparence ? D'ailleurs, êtes-vous pour ou contre la chirurgie esthétique pour lutter contre les signes du temps ?
C.C. : Je n’ai jamais fait de lifting. Je n’aime pas arrêter le temps, porter un masque et ne pas me reconnaître dans le miroir. Même quand je passe à la télévision, les gens pensent que j’ai fait un lifting parce qu’on ne voit pas mes rides. Mais le miracle est que je suis très photogénique. Et la caméra m’a toujours fait des cadeaux de ce côté-là. (Rires). Je suis donc absolument contre tous les systèmes de chirurgie esthétique. Sauf si une personne à un problème particulier, elle peut très bien y avoir recours. Mais je ne suis pas d’accord avec le fait de se refaire pour apparaître plus jeune.
 
S.M. : Pourquoi avoir décidé de devenir l’ambassadrice de la marque Immun’Age spécialisée dans les compléments nutritionnels ?
C.C. : J’ai décidé de devenir l’ambassadrice de cette marque parce que je crois en ce produit naturel à base de papaye qui est un très bon complément alimentaire.