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L'obésité : causes, dangers, solutions

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Les autres solutions
 
Les coupe-faim naturels ont la cote. Le marché a pris une telle ampleur qu’on a du mal à s’y retrouver. Parmi les plus utilisés, on compte l’aloès, la broméline, le chrome, l’éphédra, le guarana, le hoodia gordonii, le noni, l’orange amère, la papaïne, le psyllium, le varech, le vinaigre de cidre, le yerba maté et le 5-HTP (griffonia simplicifolia)… L'avantage évident des coupe-faim naturels est de réduire le désir de manger. En gérant son appétit, on espère gérer sa faim. Ils agissent soit en activant le système nerveux, soit en ayant un effet laxatif ou diurétique, soit en apportant un effet bourratif. Les promesses sont nombreuses mais comme les médicaments, leur usage n’est pas sans danger. On recommande d’être vigilant avec les substituts de repas amaigrissants et les  divers produits de santé naturels (tisanes, de boissons, de suppléments, de timbres ou de barres nutritives) en vente libre. Non soumis aux mêmes règles d’efficacité que les médicaments, certains peuvent se révéler dangereux pour la santé car ils renferment d’importantes quantités de caféine ou d’autres stimulants cardiaques par exemple. Avec les laxatifs qu’utilisent un grand nombre d’obèses, on risque une déshydratation entraînant chutes de tension, fatigue, vertiges et syncopes, ainsi que des problèmes cardiaques, s’avérant parfois mortels si les prises sont trop importantes. Avec les diurétiques, les prises répétées provoquent une déshydratation, une chute de la tension pouvant conduire à un état de fatigue permanente, des vertiges et des syncopes. La fuite de potassium dans les urines peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, parfois mortels. À moyen ou à long terme, ils risquent aussi d’entraîner une reprise du poids perdu et surtout d’avoir des conséquences néfastes pour la santé physique (arythmie cardiaque, déséquilibres électrolytiques, risque accru d’ostéoporose et de calculs biliaires, etc.) et même psychologique (perte d’estime de soi, sentiment d’impuissance, etc.).
L’homéopathie a aussi ses adeptes. Le plus souvent, le médecin conseille au patient de suivre dans le même temps un régime. Là-aussi, on recommande la plus grande vigilance. « Méfions-nous des pseudo-homéopathes, qui camouflent hormones thyroïdiennes et diurétiques sous un fatras d’extraits de plantes ou de substances prétendument homéopathiques. » (Dr Gérard Apfeldorfer)
Comme nous l’avons indiqué, les causes sophistiquées de ce trouble nécessitent une prise en charge multidisciplinaire d’autant plus qu’il s’agit d’une maladie chronique complexe. « Le By-Pass gastrique (court-circuit gastrique) est la technique la plus couramment utilisée. »Mais cette prise en charge ne peut se faire sans l’éducation thérapeutique du patient, sans une démarche qui lui permet de comprendre sa maladie et de reprendre petit à petit le contrôle sur sa vie. L’obèse reste un malade à vie. Les patients ont une estime de soi souvent très abîmée et peuvent rechuter facilement. On sait que les sujets obèses sont souvent extrêmement sensibles aux railleries, aux jugements négatifs que l’on a sur eux et que cet état dépressif peut aggraver leurs troubles du comportement alimentaire. Dans ce contexte, les thérapies cognitivo-comportementales se révèlent bénéfiques pour apprendre à donner et à recevoir, à critiquer et à être critiqué, à dire non. Comment sortir de l’idée que la « bonne nourriture » ne fait pas grossir ? Comment cesser de penser qu’on grossit uniquement parce qu’on a des soucis ? L’objectif fixé à la thérapie des troubles du comportement alimentaire sera de manger de tout ce qu’on aime (friandises sucrées et salées, viennoiseries…), mais aussi de manger globalement moins. Et aussi de sortir de l’idéologie du « diététiquement correct ».
L’obésité étant une maladie qui investit fortement la représentation du corps, la prise en compte du vécu du patient est fondamentale. Pour un certain nombre de personnes concernées, l’obésité n’est d’ailleurs pas perçue comme une maladie. Consulter un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute, spécialisés sur ces questions, peut permettre de comprendre l’origine du surplus de poids, de changer certains comportements alimentaires, de mieux composer avec le stress et de retrouver son estime de soi, de cesser d’être « une bonne grosse », etc. La relaxation, l’hypnose, les groupes de paroles mais aussi la danse thérapie et l’art-thérapie peuvent représenter une très grande aide pour les patients qui ont de la difficulté à parler d’eux-mêmes. Au cours de ces séances, ils apprennent aussi à trouver ailleurs et autrement le réconfort obtenu avec la nourriture. Ces prises en charge se font sur plusieurs années. Il s’agit d’aider les sujets à sortir de leur demande initiale uniquement focalisée sur le corps et l’amaigrissement, de leur faire prendre conscience qu’en s’occupant seulement du poids, on ne maigrit pas, du moins durablement.