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Définir le sentiment amoureux

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L’amour, l’amour, toujours et encore. Que ce soit à l’occasion de bals ou sur Internet, sa recherche continue d’être l’une des quêtes fondamentales du genre humain. (20% d’inscriptions en plus le jour de la Saint Valentin sur Meetic !) Le besoin d’amour est donc fondamental et universel. Nous voulons aimer et être aimées. Mais l’amour est un sentiment paradoxal ; capable de procurer bonheur et bienfaits mais aussi douleur, ressentiment et déception.

L’amour qu’est-ce que c’est ?
 
L’étude et la description de l’amour ont fourni les plus belles pages de la littérature. Stendhal est un des écrivains de la période romantique ayant le mieux décrit cet état affectif. Pour lui, il existait quatre types d’amour (l’amour-passion, l’amour-goût, l’amour-physique, l’amour de vanité). Il a consacré l’essentiel de son œuvre à l’analyse du processus de la naissance de l’amour avec une passion d’entomologiste. Il en dissèque 7 étapes successives : celles au cours desquelles l’amant pare l’être aimé de toutes les qualités, certaines étant imaginaires. Pour commencer, l’admiration puis on passe de l’admiration simple à l’admiration. Arrive la période où après avoir détaillé les perfections, l’amour né, parfois en un clin d’œil. Ensuite, vient l’étape 5, celle de la première “cristallisation“, c’est ainsi qu’il appelle le moment où le sujet épris d’amour pare la personne aimée de toutes les qualités. Il la voit non plus telle qu’elle est mais telle qu’il lui convient de la voir. Arrive le doute: « l’amant arrive à douter du bonheur qu’il se promettait (…) La crainte d’un affreux malheur le saisit.« Les histoires d’amour finissent mal… en général. On connaît la chanson. » ». Le processus se termine par la seconde “cristallisation“. L’amant oscille constamment entre ces trois idées : 1/ elle est douée de toutes les perfections ; 2/ elle m’aime ; 3/ comment faire pour obtenir d’elle la plus grand preuve d’amour possible ?
Cet état de dépendance si apprécié par les romantiques (cf. “Les Souffrances du jeune Werther“ de Goethe), semble être devenu insupportable à notre époque où nous aspirons à être avant tout autonomes et indépendants. Et pourtant, la nature de l’accrochage amoureux qui fonde le coup de foudre est profondément archaïque et enraciné dans nos premières expériences et émotions. La passion amoureuse fait écho à la fusion de l’enfance, époque où l’autre était notre univers entier. Avec « l’homme de ma vie », je peux réorganiser mon rapport au monde. Passer du je au nous. Ce nous ayant infiniment plus de poids que deux nous. Mais ce n’est pas aisé de renoncer à soi car l’’amour nous pousse à sortir de soi tandis que le moi le combat. L’amour vrai, c’est cette expérience de légitimation au monde, cette illusion que notre amour est unique. L’autre est l’idéal incarné, et nous existons grâce à son regard. « Être aimé, c’est se sentir justifié d’exister », disait en substance Sartre.