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Le bilan de santé

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Il y a quelques années, la mode était au check up car le bilan systématique de santé nous revenait d’outre atlantique. Le bilan standard comprend une série d’investigations cliniques, physiques, biologiques. Le bilan de santé peut être pratiqué à intervalles réguliers à partir d’un certain âge, ou à l’occasion d’une reprise du sport chez un sujet resté inactif pendant un certain temps. Il peut également servir à une orientation diagnostique en cas d’atteinte de l’état général. Les sportifs de haut niveau sont l’objet de bilans de santé fréquents et sophistiqués. Le bilan standard : Il comporte un examen clinique avec auscultation cardiaque et pulmonaire, une prise de la tension artérielle, un électrocardiogramme éventuel, une radiographie des poumons, la mesure de la taille et du poids, et un bilan biologique. Le bilan biologique : Il consiste principalement dans le recueil d’éléments à partir d’une prise de sang et éventuellement à partir des urines, notamment pour le dépistage du diabète avec la recherche de sucre (glycosurie) et corps cétoniques, et dépistage de l’insuffisance rénale avec la recherche de l’urée et la créatinine urinaire et la micro albuminurie. Dans le sang, les recherches portent sur différents types de paramètres que l’on peut classer en plusieurs rubriques : L’hématologie Les principaux paramètres sont : w La numération formule sanguine NFS w Les globules rouges ou hématies qui transportent l’oxygène 4 à 5 millions par mm3 w L’hématocrite est le rapport des éléments figurés (la masse solide du sang) sur le sang total (plasma + éléments figurés). w Le volume globulaire moyen VGM normal 88 microns3 - La teneur du sang en hémoglobine (pigment qui permet de fixer l’oxygène). Elle est en moyenne de 14 g/l. w Les leucocytes ou globules blancs ont un rôle dans la défense immunitaire, 4 à 10000 par mm3. Ils se subdivisent en polynucléaires et mononucléaires. Les polynucléaires peuvent prendre trois types de colorations qui les segmentent en trois catégories : les neutrophiles, les éosinophiles et les basophiles. Les mononucléaires, appelés ainsi car leur noyau est unilobé, au contraire des polynucléaires au noyau polylobé, comprennent les monocytes et les lymphocytes. Les plaquettes ou thrombocytes jouent un rôle important dans la coagulation et dont l’excès peut entraîner des thromboses et favoriser dans certains cas la redoutable maladie artérielle qu’est l’athérome. w L’aspect du frottis indique si la coloration et la forme des cellules sont normales. La biochimie On dosera la quantité de certains corps chimiques dont la présence est essentielle dans le plasma (cette liste n’est pas exhaustive) : w La glycémie à jeun est la mesure de la quantité de sucre dans le sang. Elle varie en fonction de l’apport alimentaire mais est fixée dans une fourchette étroite à jeun et c’est à cause de ce paramètre que les prises de sang se font à jeun. La teneur en sucre du sang à jeun est comprise entre 0.

médecin ave seringue
70 g/l et 1.10 g/l selon les techniques de dosage utilisées par le laboratoire. L’excès de sucre conduit à une maladie métabolique très grave et qui peut rester longtemps silencieuse : le diabète. A l’inverse, dans des cas particuliers, le manque de sucre dans le sang peut être à l’origine d’un coma. w La créatinine est un produit de dégradation du déchet azoté. Sa teneur est de 10 mg/l. Son élévation signe le dysfonctionnement rénal. w Le cholestérol total joue un rôle important car son excès risque d’entraîner une détérioration plus ou moins rapide du système cardiovasculaire en rendant les vaisseaux athéromateux. Sa teneur est comprise entre 1.70 g/l et 2.40 g/l. On peut également doser le "bon et le mauvais " cholestérol, respectivement HDL et VLDL cholestérol. A l’inverse, un cholestérol très bas peut être le témoin de maladie hépatique ou de dénutrition. w Les triglycérides jouent un rôle voisin du cholestérol en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires. Ils sont, mais pas toujours, augmentés par l’abus de boissons alcoolisées. Leur teneur dans le sang est comprise entre 0.40 g/l et 1.40 g/l. w L’ionogramme sanguin permet de connaître le dosage d’ions fondamentaux comme le sodium, le chlore et surtout le potassium qui peut varier sous l’effet de régimes ou de traitements diurétiques. L’excès ou le manque de potassium peut conduire à des troubles de conduction pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque. w L’acide urique peut augmenter sous l’effet d’un régime trop riche en protéines ou chez des sujets qui ont une prédisposition génétique. Son excès conduit à la crise de goutte au cours de laquelle il y a une déposition de cristaux d’urates dans les petites articulations, ce qui provoque une arthrite microcristalline très douloureuse et qui vient souvent compliquer les pathologies multiples des sujets pléthoriques et polymétaboliques. Sa teneur est comprise entre 24 mg/l et 57mg/l. w Le fer sérique joue un rôle important car c’est un constituant indispensable au fonctionnement correct de l’hémoglobine qui, rappelons-le, transporte l’oxygène dans le sang. La carence en fer peut être la cause d’une anémie dite ferriprive (par manque de fer). Sa teneur est comprise entre 40 et 180 microgrammes par litre de sang. Le biologiste notera en outre l’aspect du sérum qui peut être limpide ou présenter des graisses en suspension comme du bouillon gras, ce qui évidemment n’est pas bon pour la santé. Il mesurera également la vitesse de sédimentation, ce qui se fait en principe à l’aide du tube de Westergeen (l’inventeur de la méthode), et qui consiste à mesurer le nombre de millimètres de hauteur de sédiment que le plasma dépose dans le fond du tube à la première heure et à la deuxième heure. Il ne doit pas se déposer plus de 20 millimètres en une heure. Une forte augmentation, par exemple 80 millimètres à la première heure, peut être le témoin d’un état inflammatoire. Un autre paramètre qui donne le même genre de renseignement est le dosage de la protéine C réactive. L’enzymologie Il s’agit du dosage d’enzymes comme les transaminases, les gamma GT, les phosphatases alcalines, les phosphatases, les CPK (créatine phosphate kinase), entre autres. w Les transaminases SGOT et SGPT Leur élévation est le signe d’une souffrance de la cellule hépatique ou cardiaque. Elles sont donc augmentées, par exemple, en cas d’hépatite ou d’infarctus du myocarde. La normale va de 8 à 40 unités. w Les gamma GT sont élevées en cas de souffrance hépatique, en général d’origine alcoolique. w Les phosphatases alcalines sont élevées dans des affections attei-gnant l’os ou en cas d’obstruction biliaire, les phosphatases acides sont élevées en cas d’affection pros-tatique. La sérologie Elle permet de faire le diagnostic de maladies infectieuses ou virales, comme la syphilis, les hépatites ou le SIDA, mais elle ne fait pas partie du bilan standard proprement dit. Les PSA renseignent sur l’état inflammatoire de la prostate. Quand faire pratiquer un bilan ? Chez un sujet apparemment sain, il conviendrait d’effectuer un bilan systématique environ tous les ans, dès l’approche de la quarantaine. Par ailleurs, les bilans sont indiqués dans diverses circonstances comme la pratique du sport et la mise en route de régimes alimentaires qui peuvent entraîner des carences, notamment en potassium, et ce d’autant que des régimes aberrants, comme des diètes sévères ainsi qu’on peut en voir chez les anorexiques mentales, ou des régimes trop radicaux, peuvent avoir des effets dévastateurs sur l’organisme.