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Quand les émotions font grossir

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Vous êtes en proie à des émotions fortes qui font que votre cerveau vous pousse à vous réfugier dans la nourriture ? La solution est d’identifier ce choc émotionnel pour adopter un programme minceur en toute légèreté et obtenir une perte de poids progressive et durable. Objectif ? Retrouver le plaisir de manger selon les besoin de votre corps. Le point avec la collaboration de Christine Carstensen, psychothérapeute, coach et membre de la Fédération française de psychothérapeutes (FFDP).

Une émotion vous tombe dessus et vous vous mettez à manger en grande quantité. Du coup, vous accumulez les kilos en trop. Et vous avez tendance à croire que tout vient de votre cerveau qui vous pousse à consommer toujours plus. Un peu comme une sorte de petite voix intérieure qui agirait sur vous et contrôlerait tout. Vous avez bien raison de penser ainsi car tout est lié. « Il serait plus juste de parler de lien entre votre cerveau et votre corps. Parce que le premier commande le second. Il est d’ailleurs le maître d’œuvre », raconte Christine Carstensen. Le principe de base de cette prise de poids fonctionne de façon simple. Si vous avez enregistré une émotion forte dans votre vie, le cerveau s’est alors senti à ce moment là en survie. Cela a pu se dérouler pendant l’enfance, à présent ou plus avant dans le temps. « Prenons un exemple en appui. Vous pouvez vous être sentie abandonnée un jour ou non intégrée à un groupe. Votre cerveau a alors enregistré une émotion forte à la base de ce moment. Ensuite, cette émotion se cache derrière d’autres. Lui, qui ne supporte pas cela, a réagi face à ce problème en l’interprétant comme une question de survie avec la volonté d’être absolument intégré à un groupe un jour. Cette notion se transformant en un besoin urgent de nourriture pour le cerveau archaïque. Cela signifie que dès que vous vous sentez vraiment très seule, abandonnée et non reconnue, le cerveau peut faire appel, si vous êtes vraiment sensible, à votre plus ancien réflexe de base qu’il a enregistré depuis longtemps : la nourriture. Ce processus repose ainsi sur l’irrésistible besoin de se nourrir même sans avoir faim quand une émotion forte vous saisit. C’est la nourriture consolante. Vous ingérez ce que vous aimez ou ce que vous n’aimez pas forcément d’ailleurs », explique notre spécialiste. Dans ces moments de vulnérabilité où vous êtes en proie à ce type d’émotion forte, tout vous passe sous la main. Et ce à n’importe quel âge. « Cette émotion peut être survenue alors que vous n’étiez que tout bébé, pendant l’enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte. Avec le temps, elle peut se faire oublier derrière d’autres ou resurgir à l’impromptu », précise notre intervenante.« Le surpoids est la réponse trouvée par le corps pour traduire un choc émotionnel vécu comme marquant, qui n’a pu être géré consciemment lorsqu’il est survenu »
 

Une émotion forte

Si cette émotion se manifeste à nouveau plus tard de façon forte sous une autre forme, le processus de surpoids va s’enclencher. Car le cerveau va envoyer au corps des signaux d’envie de nourriture. Vous allez alors vous nourrir plus que vous en avez réellement besoin. Mais cela reste davantage une émotion qu’une angoisse. Les émotions sont des choses qui sont à l’état brut. Mais elles se traduisent généralement par une angoisse, une crainte voire une peur. Le cerveau contrôle ainsi le corps par ces émotions au quotidien. « C’est un processus - un peu comme une alerte - qui se met en route et qui peut durer plusieurs jours, mois voire plusieurs années. Tout est une question de survie pour le cerveau. Vous allez manger à chaque fois qu’il y a un stimulus à l’extérieur qui va prendre la couleur de cette émotion forte », fait remarquer Christine Carstensen. Cela peut donc être un sentiment d’abandon si on reprend notre exemple ci-dessus ou bien un problème avec les enfants, les amis ou le travail... Cela peut aussi être vos propres pensées en dialogue interne. À chaque fois qu’un tel stimulus extérieur va s’exprimer, vous allez avoir cette envie de manger davantage qui va s’enclencher.
Le cerveau prend donc en compte notre histoire personnelle dont il est fortement imprégné. C’est là d’ailleurs toute l’histoire de la psychologie. Vous êtes forcément marqué d’une manière ou d’une autre par les bons et les moins bons événements que vous vivez. Ce n’est d’ailleurs pas tant une question d’événement mais plutôt la manière dont le cerveau le vit. Car il s’imprègne des ressentis. Du coup, le surpoids est la réponse trouvée par le corps pour traduire un choc émotionnel vécu comme marquant, qui n’a pu être géré consciemment lorsqu’il est survenu. En cas d’alerte qui lui rappelle une émotion déjà vécue, le cerveau archaïque de base se sent menacé et confronté à un problème qu’il a reconnu inconsciemment. Ce qui le pousse à trouver refuge dans la nourriture pour ne pas dépérir et être plus fort par rapport à ce qu’il perçoit un peu comme un adversaire ou un ennemi.