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Coqueluche : Les adultes aussi

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Détecter les symptômes et soigner
 

Pas de fièvre mais une toux persistante ou aggravée au-delà de sept jours avec recrudescence nocturne : face à ces symptômes, on pense rarement à la coqueluche. Sous-estimée, la maladie donne du fil à retordre car elle est souvent confondue avec un rhume, une allergie saisonnière, une bronchite. Le médecin cherchera encore du côté de l’allergie, du tabac, de la sinusite. La coqueluche se détecte difficilement. Sébastien, 31 ans et père d’une petite fille de 3 ans, en témoigne : « Je me suis mis à tousser subitement. Au bout de quelques jours, voyant que la toux ne passait pas, j’ai consulté mon médecin qui a pensé à une allergie saisonnière et m’a donné un traitement inefficace. Ma toux s’est aggravée, j’étais crevé, je vomissais. Je suis retourné le voir et c’est en me faisant passer des examens plus poussés qu’il a diagnostiqué la coqueluche. J’ai été mis en arrêt de travail, j’ai pris des antibiotiques et je me suis fait vacciner, ainsi que ma fille et sa mère. Je suis tombé de haut. Pour moi, la coqueluche faisait partie des maladies infantiles ! ». Sébastien n’est pas un cas isolé. L’Observatoire de la Médecine Générale de la Société Française de Médecin Générale montre qu’entre 2004 et 2007, le nombre de cas de coqueluche enregistré a été multiplié par deux. « Des données qui soulignent que la coqueluche doit maintenant s’ajouter aux causes recherchées, constate le Dr Gallais. « Qui avez-vous rencontré trois semaines avant de commencer à tousser ? » est donc la première question que le médecin doit poser à son patient. « La période d’incubation de la coqueluche est d’environ 15 jours, précise le Dr Guiso. Au cours de la première semaine, les symptômes sont inexistants mais la bactérie se multiplie. Le rhume apparaît et la gorge gratte à la deuxième semaine ; à la troisième semaine, la toux s’intensifie par quintes nocturnes et s’accompagne d’une reprise inspiratoire difficile, de nausées, d’une grande fatigue, d’une perte d’appétit et, dans de rares cas, d’une côte cassée ». Un traitement antibiotique approprié diminue les symptômes, prévient les surinfections (otite, sinusite…) et la contagion. A noter : tout l’entourage doit être soumis au même traitement et faire son rappel vaccinal. Une fois la maladie traitée et la vaccination à jour, la coqueluche guérit et ne récidive pas. En revanche, si les sujets en bonne santé se remettent de la coqueluche, ce n’est pas toujours le cas pour les personnes âgées, plus vulnérables, qui peuvent en mourir, et la femme enceinte. Celle-ci peut avoir des contractions en début de grossesse et contaminer son bébé à la naissance, entraînant un risque réel de mortalité pour ce dernier. 

En 2002, une étude a démontré que 32 % des patients qui consultent pour une toux persistante inexpliquée de plus de sept jours présentent une infection à la bactérie B.pertussis. Mais il est actuellement difficile de chiffrer le nombre de Français touchés par la maladie. En attendant les résultat d’une l’étude lancée avec l’Inserm en mai dernier, seule une meilleure information sur la transmission de la coqueluche auprès du grand public, une sensibilisation des médecins généralistes et une prise de conscience du rôle majeur des parents permettront d’améliorer la vaccination des adultes – parents, entourage du bébé, grands-parents - et ainsi protéger les nourrissons. « Une couverture élevée des adultes permettra non pas l’éradication mais un contrôle de la maladie, comme pour la diphtérie et le tétanos, conclut le Dr Guiso.