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Les traitements efficaces contre l'asthme

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La maladie asthmatique est connue depuis longtemps mais ce n’est que dans un passé récent (fin des années 70) que l’on a trouvé des traitements efficaces. Il y a encore peu de temps, le traitement classique était l’oxyferriscorbone atropine, assez peu efficace, et des prescriptions fantaisistes comme, entre autres, les œufs de caille ! La notion que l’asthme grave pouvait mettre en jeu le pronostic vital n’était pas connue de la plupart des médecins, ni enseignée à la Faculté.

Il s’agit donc de l’un des domaines où la médecine a fait d’énormes progrès, notamment avec la découverte des broncho-dilatateurs inhalés (Bêta 2 mimétiques), puis des corticoïdes inhalés. Cette voie d’administration est particulièrement bien adaptée à la maladie qui intéresse les bronches puisqu’elle permet de délivrer le maximum de produit sur le site où il doit agir et un minimum dans la circulation générale limitant ainsi les effets secondaires indésirables au minimum. En effet, dans la plupart des pathologies, le médicament doit passer dans la circulation générale avant d’atteindre sa cible, ce qui fait que tous les organes sont imprégnés du produit en même temps que l’organe à soigner.
 
La fréquence et les nouveaux cas de maladie asthmatique sont en augmentation constante depuis cinquante ans. Cette croissance est superposable à celle des maladies allergiques. Le développement de la production  industrielle et la multiplication des produits chimiques et  alimentaire en sont vraisemblablement la cause.
 
 
Qu'est-ce que l'asthme ?

L’asthme est une maladie des bronches ; ces dernières sont les tuyaux qui distribuent l’air dans les alvéoles du tissu pulmonaire. C’est une maladie inflammatoire qui évolue par crises déclenchées par des mécanismes de type allergiques plus ou moins spécifiques. Par exemple, concernant l’asthme professionnel des boulangers, l’allergène qui déclenche la réaction qui va  provoquer la crise est la farine. Il suffit alors d’éloigner l’ouvrier boulanger du four à pain pour qu’il n’ait plus de crise et soit donc guéri. La crise d’asthme se caractérise par une sécrétion et une broncho constriction qui va aboutir à la diminution du diamètre de la lumière de la bronche dont la conséquence est une gêne à la circulation des flux gazeux de la respiration et portant essentiellement sur l’expiration.« Selon l'OMS, près de 300 millions de personnes souffrent d'asthme dans le monde » Il en résulte une gêne respiratoire variable pouvant aboutir à l’étouffement du sujet dans les crises graves. Sous la mise en contact avec l’allergène et/ou avec des facteurs déclenchants tels que tabac, poussières, pollution atmosphérique, entre autres, les bronches s’enflamment et sécrètent des substances. La paroi s’épaissit et le diamètre de la lumière bronchique est amputé. Les signes associés à l’asthme sont la toux et à l’auscultation, des sifflements caractéristiques. Une fois la crise passée, tout se rétablit, la toux et les sifflements perçus à l’auscultation disparaissent, le sujet peut respirer normalement et reprendre son activité habituelle.
 
 
Comment le soigner ?

Une fois le diagnostic de la maladie évoqué, il va être étayé et la maladie évaluée par un bilan allergologique, une radiographie du thorax et un examen pneumologique spécialisé que l’on appelle les Epreuves Fonctionnelles Respiratoires ou E F R.  
Sans rentrer dans des détails trop techniques, les E F R sont basées principalement sur des spirométries effectuées dans des conditions particulières. Le spiromètre est un appareil dans lequel le patient inspire et expire à l’aide d’un embout buccal qui va mesurer les différents volumes de la capacité respiratoire ainsi que les débits qui sont des volumes inspirés ou expirés par seconde. Un sujet adulte dans un état normal au repos inspire et expire  machinalement environ douze fois par minuteun volume de cinq cent millilitres d’air appelé Volume Courant, V C. Si on lui demande d’inspirer à fond, il va emmagasiner dans ses poumons deux litres et demi (deux mille cinq cent millilitres supplémentaires), c’est le Volume de Réserve Inspiratoire ou V R I.« La Ventoline est le médicament le plus utilisé pour traiter de l'asthme, en France. En effet, plus de 65 % des personnes atteintes de l'asthme utilisent ce bronchodilatateur » De même, en partant de la respiration normale si on demande au sujet de vider complètement ses poumons, il va expirer deux litres et demi supplémentaires qui vous l’avez deviné sont le V R E  ou Volume de Réserve  Expiratoire. La somme de ces volumes constitue la C V ou Capacité Vitale. Même en expiration forcée, le sujet ne peut vider totalement ses poumons. Il y reste toujours une quantité d’air qu’on peut mesurer indirectement (le V R ou Volume Résiduel) qui est d’environ un litre et demi. Le V R ajouté à la C V constitue la Capacité Totale. La mesure la plus importante est celle du V E M S ou Volume Expiratoire Maximal par Seconde. Après une inspiration forcée, on demande au patient d’expirer tout ce qu’il peut le plus vite et le plus fort possible et on mesure le volume sorti pendant une seconde. Il doit faire un peu moins de quatre litres à l’état normal. Le rapport de TIFFENEAU [1] (V E M S/C V) est alors de 75 %. Pour mettre en évidence l’asthme, le pneumologue va réaliser un test de provocation en faisant inhaler une substance qui va déclencher, si le sujet est asthmatique, une mini crise d’asthme,laquelle va provoquer un Syndrome Obstructif (rétrécissement de la lumière ou diamètre interne des bronches). Dès que le rapport de TIFFENEAU est abaissé à 70 %, il fait inhaler une substance broncho dilatatrice et le rapport de TIFFENEAU va retrouver sa valeur initiale. C’est le Syndrome de Réversibilité. L’ensemble positif de cette séquence signe l’asthme.

Une version simplifiée de l’E F R est le débitmètre de pointe ou peak-flow, petit appareil dans lequel le patient souffle comme dans  une sarbacane. Un petit curseur est déplacé en fonction de la force du flux expiratoire qui est exprimé en litres par minute. Cela permet facilement au sujet entraîné de pratiquer ce test et d’apprécier la gravité éventuelle de sa crise.