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La danse classique modèle le corps

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Tutu, chaussons de satin, gestes élégants : la danse classique nourrit souvent nos rêves de petite fille. Nous nous imaginons transformées en princesse, frôlant le sol de nos pas légers ou nous élevant dans les airs sur fond de musique classique. Redécouvrez cet art romantique qui vous permettra surtout de mieux vous connaître et d’être en harmonie avec vous-même.

Des origines romantiques

Née en 1577, la danse classique se diffuse en Europe et dans d’autres pays du monde. En France, elle voit le jour vers 1661 grâce à l’initiative de Louis XIV qui fonde l’Académie Royale de la Musique et de la Danse. A cette époque, la danse classique est assez faste. Elle mêle à la fois pas de danse, musique, chants et poèmes. Le Roi tient lui-même les premiers rôles dans les ballets qui mettent en lumière la tragédie antique. Mais le Roi est conscient que la danse n’est pas assez technique. Par crainte de lasser sa cour, il crée cette Académie Royale. C’est vers le 18ème siècle que les femmes ont un rôle de plus en plus important dans les ballets. À l’époque, elles portent des chaussures à talons et des costumes légers. Le ballet romantique apparaît au début du 19ème siècle, s’inspirant de romans. L’évolution des tenues se fait sentir : vêtues en costume de fées ou de gitanes, les danseuses portent un tutu… long, et ce à partir de 1830.
Depuis, la danse classique a fait son chemin. Les danseuses ont troqué leurs tutus longs contre des tutus courts, un collant et un juste-au-corps. Les chaussures à talons sont remplacées par des chaussures de satin à bout plat rigide nommées pointes et la danseuse, prénommée ballerine, porte ce joli chignon qui lui donne ce port altier et gracieux. Depuis les années 80, la danse classique a évolué physiquement : le canon des danseuses s’est allongé. Chez les danseuses, par exemple, on remarque à présent des danseuses aussi bien petites que grandes, certaines minces et d’autres moins. Ainsi se constitue un corps de ballet à l’américaine. En effet, aux Etats-Unis, les personnalités sont physiquement très différentes. Et on joue sur ces différences pour faire évoluer des personnages par rapport au physique.
 

La danse classique : une histoire de passion

Garçons ou filles, nous sommes nombreux à avoir pratiqué la danse classique étant enfant. Certains ont continué sur leur lancée, subjugués par cet art, tandis que d’autres ont abandonné, pour diverses raisons. Et avec l’âge, on pense de moins à moins à remettre son collant pour aller danser. Pourtant, la danse classique ne s’adresse pas qu’aux enfants. Selon Emerentienne Dubourg, à la Fédération Française de danse, le pourcentage d’enfants pratiquant la danse classique est plus important que celui des adultes. « Le classique est considéré comme une base en corps mais il y a ensuite un éclatement. À la Fédération, en population d’amateurs, les cours modernes jazz sont les plus courus, autant par les enfants que par les adultes. En revanche, les adultes qui suivent un cours de danse classique auront certainement le profil de passionnés de cet art, peut-être plus que ceux qui viennent suivre des cours de jazz pour faire du sport ».
 
Quoiqu’il en soit, il n’est pas rare que cette danse évoque la rigueur, la difficulté des pas à exécuter, les souffrances endurées par le corps, la rigueur imposée. Alors, la question est : la danse est-elle ludique ou plutôt une contrainte ? « Il est vrai que la danse classique est une pratique difficile, surtout lorsqu’on décide de passer professionnel. Mais tous les cours s’adaptent au degré de connaissance de chacun. Ainsi, vous pourrez commencer ou recommencer en douceur, en apprenant les gestes et postures d’un débutant, explique notre intervenante qui, pourtant, n’aime pas cette évocation perpétuelle de la rigueur et du disciplinaire de la danse classique. Il y a effectivement une exigence considérable dans le cadre professionnel. Mais lorsqu’on est amateur, tout est une question d’enseignement. Bien sûr, il y a une rigueur, mais elle existe pour apprendre et progresser. Il ne faut pas considérer que la danse est disciplinaire au sens restrictif. C’est dans la contrainte qu’on acquiert la liberté. Il y a une façon de comprendre que c’est une technique. La danse est une façon conviviale de se retrouver ensemble. La danse classique a des origines populaires mais militaires aussi. Le langage « classique » vient des militaires et de la royauté. La danse, c’est comme à l’école, il y a des moments pour apprendre et des moments de récréation. Pendant un cours de danse classique, le passage à la barre a un aspect rigide, d’apprentissage. Puis, arrive ce que l’on appelle le milieu, qui va être ludique, grâce à l’enseignement du professeur ».