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La pilule fait-elle grossir ?

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- Les oestroprogestatifs peuvent-ils entraîner des lourdeurs au niveau des jambes ?
Là encore, c’est le composé oestrogénique qui est responsable. On peut essayer le port de bas de contention (il en existe aujourd’hui qui sont esthétiques), les phlébotoniques ou les pilules progestatives peu dosées. Cependant, la pilule ne fait pas bon ménage avec les varices et elle est contre-indiquée en cas de thrombose veineuse profonde car il y a un risque d’embolie.  
 
- Les  oestroprogestatifs font-ils monter la pression artérielle ?
En principe, il peut y avoir une légère augmentation de quelques millimètres de mercure. Par contre, chez des femmes prédisposées à faire de l’hypertension, cela peut la révéler et même être une contre-indication à ce type de contraception. La pression artérielle devra donc être surveillée régulièrement, de préférence tous les six mois.
 
- Les oestroprogestatifs ont-ils une influence sur les maladies métaboliques ?
Les pilules fortement dosées ont fait monter le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Cela est bien moindre avec les produits actuels moins dosés. Néanmoins, ces paramètres doivent être surveillés car leur excès dans le sang est une contre-indication. De même, les oestroprogestatifs augmentent l’insulinosécrétion. Donc, les femmes diabétiques nécessitent une surveillance particulière. Par contre, la pilule ne peut pas à elle seule provoquer le diabète. La glycémie devra donc être contrôlée tous les trois ans.
 
- Les oestroprogestatifs augmentent-ils le risque de maladie cardio-vasculaire ?
Comme facteur unique, le risque relatif (c'est-à-dire par rapport à une femme présentant les mêmes caractéristiques, telles que l’âge, la corpulence, etc) est faible. Par contre, l’association pilule et tabac est diabolique car elle multiplie le risque de maladie grave, voire mortelle, par  sept.
 
- Les oestroprogestatifs augmentent-ils le risque de cancer de l’appareil génital ?
Après bien des études controversées, il semblerait que l’incidence soit relativement faible avec peut être une légère augmentation des cancers de l’utérus et une diminution des cancers du sein. Cependant, on a vu récemment la polémique déclenchée par une étude américaine et remettant complètement en cause l’innocuité du traitement hormonosubstitutif qui utilise le même principe. Les femmes sous pilule devront donc être étroitement surveillées sur le plan gynécologique et le traitement devra être supprimé s’il y a risque de cancer ou cancer de l’utérus et du sein.  
 
- Les oestroprogestatifs font-ils grossir ?
La variation pondérale, lorsqu’elle survient, est en général une prise de un à deux kilos et  seulement après quelques mois de traitement. Par contre, chez les femmes prédisposées à grossir, la prise de poids va bien évidemment être beaucoup plus importante.
Prenons l’exemple d’une jeune femme qui dit avoir pris 15 kilos en deux ans à cause de la pilule. En prenant la peine de l’interroger, on s’aperçoit que sa mère est diabétique et obèse et que sa prise de poids coïncide avec sa mise en ménage avec un compagnon gros mangeur et buveur… Le bilan sanguin retrouvera également des anomalies métaboliques. On peut donc conclure qu’à part de rares exceptions celles qui grossissent d’une manière importante sous pilule auraient pris du poids même sans être sous ce mode contraceptif. Dans ce cas là, il faut envisager de changer de contraception par un stérilet.
 
En conclusion, même si la pilule est une invention formidable qui a révolutionné la vie des femmes en les libérant d’une contingence millénaire, il ne faut pas oublier que c’est avant tout un traitement médical qui présente des contre-indications absolues et nécessite une surveillance médicale attentive.