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L'obésité : causes, dangers, solutions

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Être obèse confronte à d’importantes difficultés sociales. Les personnes concernées souffrent d’inadaptation à leur milieu et sont perçues comme incapables de se discipliner vis-à-vis de leur alimentation ou de leur activité physique. Il est notoirement plus difficile de trouver du travail quand on est obèse. Les employeurs pensent qu’on va tout le temps être arrêté. On constate que les personnes ayant un problème de poids sont moins bien acceptées dans les grandes écoles prestigieuses et occupent moins les postes enviés. Et c'est encore pis si en plus, on est une femme !... Une étude canadienne a montré une relation entre l'obésité et un niveau élevé de stress au travail du fait de plus fortes tensions et contraintes au travail. Face à une société de plus en plus exigeante dans ses critères de beauté, l’obésité peut devenir un fardeau psychologique. La plupart des obèses souffrent d’un manque d’estime de soi. « Certains patients sont bloqués physiquement et socialement. Ils ne peuvent plus bouger et n’osent plus sortir parce qu’ils ont honte. Ils sont emprisonnés dans leur corps et dans leur tête » constate une psychologue.
Elle est aussi vécue, de plus en plus, comme un marqueur social : « Le tour de taille des individus augmente avec les difficultés financières déclarées », note la dernière enquête nationale sur l’obésité et le surpoids (Obépi) Profession, niveau d’éducation et revenus influent fortement sur la prévalence de l’obésité. 16,7 % des ouvriers sont touchés contre 8,7% des cadres supérieurs. Les départements d’outre-mer, où le PIB par habitant est plus faible qu’en métropole enregistrent des taux d’obésité encore plus élevés. On constate que la fragilité économique ne favorise pas une bonne consommation alimentaire et que la carte du chômage recoupe souvent celle de l’obésité.
Chez les enfants, les derniers chiffres sont alarmants : 18 % des 0 à 18 ans sont en surpoids ou obèses. On observe une augmentation de l'obésité après l'école maternelle. 12,1% des enfants en maternelle sont concernés, dont 3,1% sont obèses. En primaire, en classe de CM2, 19% des enfants sont en surpoids ou obèses quant aux adolescents ils sont 18%.  Là-aussi, les conditions sociales jouent : il y a davantage d’enfants obèses chez les ouvriers. Pour eux, la vie n’est pas simple non plus : souvent ostracisés, « ils ont d’importants soucis psychologiques, et souffrent d’une mésestime d’eux-mêmes », souligne Amine Arsan, pédiatre et président du réseau de prévention et prise en charge de l’obésité pédiatrique en Ile-de-France (Repop IdF).
Les professionnels de la santé prédisent que les jeunes d’aujourd’hui seront la première génération d’enfants dont l’espérance de vie ne dépassera pas celle de leurs parents, principalement à cause de la fréquence croissante de l’obésité infantile.
 
Comment diagnostiquer l’obésité
En fonction de l’âge, on dispose de trois principales méthodes de mesure du poids corporel.
- L’indice de masse corporelle (IMC) la mesure du surpoids et de l’obésité la plus communément utilisée pour les adultes de deux sexes. « Son danger essentiel est d’accroître le risque de plusieurs maladies chroniques. »Elle correspond au poids en kilogrammes divisé par le carré de la taille exprimée en mètres (kg/m2). On considère généralement comme obèse l'individu dont l’indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 30.  L’IMC doit toutefois être considéré comme une indication approximative car il ne correspond pas nécessairement au même pourcentage de masse graisseuse selon les individus. Elle n’est pas encore utilisable dans le cas des enfants.
- Le tour de taille, souvent utilisé en complément à l’IMC. Cette mesure est très utile pour déceler un excès de graisse à l’abdomen. En effet, la manière dont la graisse est répartie sur le corps, plutôt à l’abdomen ou aux hanches, joue un rôle déterminant sur l’apparition de maladies. L’accumulation de la graisse à l’abdomen, typique de l’obésité androïde, est beaucoup plus risquée que la répartition plus uniforme (obésité gynoïde). Il est question d’obésité abdominale lorsque le tour de taille est supérieur à 88 cm (34,5 po) pour les femmes et à 102 cm (40 po) pour les hommes. Dans ce cas, les risques pour la santé (diabète, hypertension, dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, etc.) sont considérablement accrus. Pour info, les hommes ont en moyenne 2 fois plus de graisses abdominales que les femmes non ménopausées. 
- Le rapport tour de taille/tour de hanches. Cette mesure donne une idée encore plus précise de la répartition du gras dans le corps. Le rapport est considéré élevé lorsque le résultat est plus grand que 1 chez les hommes, et plus grand que 0,85 chez les femmes.