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La constipation due au changement d'alimentation et de lieu

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- “Comment allez-vous ?, Vous allez bien ?” - “Je vais comme ci comme ça.” Nous avons oublié la signification originelle des préoccupations sous-entendues dans ces formules de politesse convenue. Et bien la formulation est depuis longtemps incomplète, car au départ l’interlocuteur se préoccupait de la manière dont son vis à vis s’exonérait. Vous allez me dire, s’exonérait ? (1), c’est à dire la manière dont il s’acquittait du pénible paiement de ses impôts..! Mais non, pas du tout, c’était en fait d’une tâche beaucoup plus terre à terre puisqu’il s’agissait de la manière dont il avait fait ses besoins…! Plus précisément cela voulait dire : “Comment allez-vous à la selle ?” De tous temps “faire ses besoins” a toujours été une préoccupation essentielle de l’humanité souffrante qui a toujours accompli avec plus ou moins de difficulté ce devoir impérieux et nécessaire à la vie. Que ce soit le roi ou le plus modeste de ses sujets quiconque assis sur le trône se sent souvent humble. Imaginez la personne qui vous impressionne le plus dans cette position avec en plus un peu de consti pation… Une évacuation imparfaite des selles a longtemps été considérée comme un facteur préjudiciable au bon fonctionnement de l’organisme par la persistance de miasmes et de toxines qui n’auraient pas été évacuées. Il suffit de se remémorer la classique image du médecin de Molière en robe noire et coiffé du chapeau de Diaffoirius avec un énorme clystère qu’il s’apprête à injecter dans l’anus de sa patiente, laquelle terrifiée est allée se réfugier sous le lit !
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Plus près de nous Feydeau a immortalisé le lavement à travers le titre de sa pièce “On purge Bébé”. Encore plus récemment on racontait une bonne blague qui se passait dans une petite station thermale des Landes, et vouée au traitement de la constipation. Tous les matins à heure fixe les nombreux curistes se rendaient dans “l’allée des soupirs” située dans le parc et bordée de part et d’autre d’une centaine de latrines numérotées.« Obsédés par leur constipation bien des gens ne supportent pas de rester plus d’un jour sans aller à la selle » Au bout de dix minutes d’intense concentration on entend un “ploc !” Dans la cabine numé- ro 32. L’occupant de la cabine numéro 33 : - Vous en avez de la chance ! L’occupant de la cabine numéro 32 : - Vous croyez ? C’est ma montre !… Et même de nos jours bien des gens sont encore obsédés par leur constipation et ne peuvent supporter de rester plus d’un jour sans aller à la selle. Il s’ensuit souvent une prise permanente et inconsidérée de laxatifs qui va les conduire à la maladie des laxatifs qui se caractérise par une atonie intestinale, une constipation de plus en plus tenace et l’impossibilité d’aller à la selle sans prendre de plus en plus de laxatifs. (1) En médecine l’exonération est synonyme de défécation.

La constipation due au changement d'alimentation et de lieu

Rappel du fonctionnement du tube digestif Les aliments après avoir été mastiqués dans la bouche, traversent l’œsophage et arrivent dans l’estomac où ils sont digérés en deux ou trois heures, puis ils commencent leur long cheminement dans l’intestin grêle qui débute par le duodénum. Le canal cholédoque s’abouche à ce niveau et déverse la bile formée dans le foie et stockée dans la vésicule qui la chasse au moment de la digestion. Cette bile mélangée au bol alimentaire va faciliter la digestion ainsi que le suc pancréatique qui arrive au même niveau. Le bol alimentaire va ensuite continuer sa longue progression dans le jéjunum et l’iléon (intestin grêle qui est long de plusieurs mètres). Tout au long du grêle la circulation mésentérique ramène les éléments nutritifs puisés dans le tube digestif vers le foie où ils seront traités par cette véritable usine chimique de l’organisme. La digestion se poursuit ensuite dans le colon où le bol alimentaire parvient après avoir franchi la valvule iléo-cæcale pour atteindre le colon droit (ou ascendant). L’appendice, zone très sensible, se trouve à proximité.
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« Le voyage, le décalage horaire, la nourriture exotique d’un pays étranger sont,des facteurs favorisant la constipation » La transformation du bol alimentaire en bol fécal se fait principalement dans le colon (Le gros intestin par opposition à l’intestin grêle ). Tout au long de son trajet(le transit) le tube digestif fait progresser son contenu par des mouvements de constriction et de relâchement comparables à ceux d’un serpent qui avale sa proie et que l’on appelle le péristaltisme intestinal. Pour que cette progression se fasse normalement, il faut que la musculature lisse de l’intestin soit assez puissante (tonique), le volume du bol fécal doit être suffisant et convenablement hydraté si non la progression des matières est douloureuse et plus difficile. Si la réabsorption de l’eau contenue dans le bol alimentaire est trop importante si le colon est trop tonique (hyper spasmodique) le transit sera ralenti et le bol fécal réduit, ce qui aboutira également à la constipation. Facteurs favorisants la constipation en général : - Erreurs alimentaires, régime pauvre en fibres, régime restrictif pour maigrir - Sédentarité - Excès de poids - Prise de certains médicaments - Anxiété et stress qui favorisent le spasme intestinal - Apport en boisson insuffisant (minimum deux litres par jour) Mesures visant à éviter la constipation - Pratiquer un exercice physique à défaut de sport - Penser à boire suffisamment. - Faire des repas riches en fibres avec des céréales, du pain complet, des légumes verts, des pruneaux, ajouter un peu de gras dans l’alimentation pour lubrifier. - S’abstenir de consommer du riz, des carottes, des choux, de l’artichaut, du chocolat dans la mesure du possible. - Si le sujet a tendance malgré tout à être constipé il doit se faire prescrire par son médecin un traitement adapté en évitant les laxatifs drastiques (irritants). Rôle du changement de lieu et d’alimentation Les voyages vont donc avoir tendance à favoriser la constipation, notamment si dans un avion l’on doit rester assis pendant des heures, si l’on ne peut accéder facilement aux toilettes, si l’on est pressé par quelqu’un qui attend son tour… Il faudra donc penser à se lever et à marcher dans le couloir au cours d’un long voyage.« Trop de laxatifs irritent l’intestin et empêchent d’aller à la selle. » Par ailleurs, le voyage va entraîner des perturbations des habitudes élémentaires notamment avec le décalage horaire qui peut être préjudiciable pour quelqu’un qui est habitué à aller à la selle et à manger à des heures régulières. Des facteurs triviaux peuvent intervenir comme l’appréhension d’avoir à affronter des toilettes malpropres, ou avec en plus, une combinaison et des chaussures de ski dans un cabinet à la turque… D’autre part, la nourriture d’un pays étranger va poser des problèmes qui peuvent aller du simple changement de régime jusqu’à des nourritures très exotiques, essayer d’éviter le riz dans les pays asiatiques y trouver du pain et des fibres va relever de la quadrature du cercle, quand ce ne sera pas le simple fait de ne pas savoir ce que l’on mange compte tenu des difficultés linguistiques. Parfois à la turista (diarrhée du voyageur) pourra succéder une constipation sur un colon devenu spasmé et avec un sujet qui n’ose plus rien manger. Mais que cela ne vous dégoutte pas trop des voyages car heureusement les choses ne se passent pas toujours aussi mal. Comme dans bien d’autres domaines, il existe une inégalité criante dans la nature et tout le monde n’a pas besoin d’aller à la selle tous les jours, et certains n’y vont qu’une fois tous les deux jours voire tous les trois jours, on a même cité des gens qui pouvaient passer huit jours sans aller à la selle… Il vaut donc peut-être mieux accepter une certaine “constipation physiologique” même si l’on est un peu ballonné, plutôt que de se bourrer de laxatifs qui vont entraîner une vidange passive de l’intestin avec à terme une redoutable atonie intestinale qui fera que le sujet ne pourra plus se passer de son médicament irritant pour aller de plus en plus difficilement à la selle. Le médecin pourra le cas échéant prescrire du lactulose ou des dérivés comme le macrogol qui pourront éventuellement rendre des services dans une trousse médicamenteuse de voyage.