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L'alcoolisme : comment s'en sortir ?

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Dans un pays viticole comme la France, la consommation d’alcool à table est considérée comme tout à fait normale. L’alcoolisation constitue même un véritable rite social qui se déploie au sein des relations professionnelles, familiales, amicales... Le petit verre matinal au “bistrot”, l’apéritif au dîner en famille, les pots entre collègues, “l’arrosage” d’une réussite, d’une promotion, d’un départ, d’une nouvelle voiture, etc., s’intègrent dans ces rites sociaux. L’alcool apparaît comme un facteur nécessaire à la convivialité : sa fonction de communication est majeure, surtout dans notre société.

Qu'est-ce que l'alcoolisme ?  

Il existe de très nombreuses définitions de l’alcoolisme. Certaines reposent sur des critères quantitatifs : on parlera alors de sujets abstinents, de petits buveurs (quantité d’alcool inférieure à 40 g/jour) et de buveurs excessifs (quantité d’alcool supérieure à 40 g/jour). D’autres définitions privilégient la notion de dépendance qui lie le buveur à l’alcool. Il y a alors alcoolisme quand un individu a perdu la liberté de s’abstenir d’alcool. En fait, l’abus d’alcool et la dépendance à l’alcool sont deux éléments indissociables pour définir l’alcoolisme : par conséquent les alcooliques sont des buveurs excessifs présentant une dépendance à l’alcool.


Du plaisir de boire...

L’alcool est un psychotrope, c’est à dire une substance capable de modifier le comportement psychique. Sous l’effet de l’alcool, la timidité s’efface, le mal être disparaît, les soucis et les chagrins s’évanouissent, l’anxiété diminue, les inhibitions s’anesthésient, les facultés de communication avec autrui s’améliorent. Courage, gaieté, bien être, convivialité... envahissent le buveur. Boire est un plaisir et c’est pourquoi cette conduite peut être recherchée. Pourquoi ne continuerait-il pas puisque l’alcool lui procure des effets positifs, des sensations qu’il ne ressent pas sans lui ? Ainsi, de plus en plus l’individu apprécie de se sentir bien sous alcool, tandis qu’à l’inverse sans lui il n’est pas bien. S’il use d’alcool, c’est qu’à jeun, il se sent mal à l’aise. La conduite alcoolique n’est donc pas une maladie en soi mais une tentative pour l’individu d’échapper à sa souffrance et d’apaiser le mal être qu’il ressent. ...

... À la dépendance

Le recours à l’alcool peut apaiser les tensions, mais temporairement, d’où la nécessité de boire de plus en plus souvent, ce qui est alors une voie d’entrée dans la dépendance. De plus, la tolérance de l’organisme à l’alcool augmente : il devient nécessaire d’augmenter les doses. À quantité égale d’alcool, le bien-être ressenti diminue. L’inquiétude apparaît. La communication avec autrui se coupe au lieu d’être facilitée, des manifestations d’agressivité et de violence apparaissent.


L'alcoolisme féminin

À prise d’alcool équivalente, la taux d’alcoolémie est plus élevé chez la femme que chez l’homme. Cette plus grande vulnérabilité s’expliquerait par l’absence, chez la femme, d’alcool déshydrogénase (ADH) gastrique permettant une première dégradation digestive de l’éthanol. Par conséquent, l’alcoolisme engendre des perturbations organiques plus rapides et une évolution plus sévère chez la femme. L’âge moyen d’apparition des cirrhoses chez les femmes est de 10 années inférieur à celui des hommes. Un homme met 10 à 20 ans pour développer une cirrhose, une femme peut ne mettre que 5 années. L’alcoolisme féminin est fortement marqué par la honte et la culpabilité. Il est solitaire, clandestin et caché par tous les moyens. Cet alcoolisme est associé à d’autres troubles psychologiques tels qu’une dépression le plus souvent ou parfois des troubles des conduites alimentaires. Il touche des femmes au foyer qui ne supportent pas la solitude ou des femmes isolées à la suite d’un veuvage ou d’un divorce, d’un abandon, qui boivent en cachette des alcools forts afin d’obtenir un état anxiolytique et un état euphorique induits par l’alcool.