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Obésité : la thérapie est-elle une solution ?

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Les thérapies peuvent-elles aider ?
 
Le plus souvent, l’obésité est le résultat d’une surconsommation alimentaire. La restriction calorique est par conséquent la seule manière de perdre du poids. Toutefois, dans certains cas, celle-ci est insuffisante pour résoudre le problème pondéral sur le long terme. Les thérapies cognitives et comportementales peuvent alors constituer un soutien majeur pour aider la personne obèse à prendre conscience de son mode de vie et son hygiène alimentaire, ainsi qu’à réfléchir aux situations qui engendrent la prise de nourriture.
Dans un premier temps, l’obèse tient un carnet alimentaire sur lequel il note ce qu’il mange, la quantité, l’heure et le lieu et, éventuellement, l’état émotionnel ou la succession d’évènements qui ont précédé la prise alimentaire. Il sera invité à distinguer les prises de nourriture dans lesquelles la faim joue un rôle, celles déclenchées par la proximité d’aliments appétents, entretenues par des habitudes mécaniques, induites par des situations conflictuelles ou un sentiment de vide interne. Ainsi, la tenue du carnet alimentaire permet peu à peu une prise de conscience du comportement alimentaire.S’auto-observer, prendre conscience des situations qui conduisent à manger en excès, gérer de façon active son alimentation, sont des facteurs importants qui peuvent compléter efficacement un traitement médical et un suivi diététique.
Diverses consignes organisées en un programme dont la mise en place est progressive sont donc proposées à l’obèse. Chaque semaine, il est invité à mettre en place une nouvelle consigne qui, s’ajoutant aux précédentes, encadre un peu plus le comportement alimentaire. Certaines consignes – manger assis, à table, avec des couverts et une assiette, refuser les aliments imprévus offerts par un tiers – doivent conduire l’obèse à limiter les situations dans lesquelles il s’autorise à manger. D’autres – poser son couvert toutes les trois bouchées, mâcher complètement avant d’avaler, faire une pause au milieu du plat – sont destinées à ralentir la prise alimentaire. D’autres encore – éloigner la corbeille de pain, ne pas laisser le plat sur la table, refuser un second service, éviter de servir les autres, quitter la table tout de suite après le repas, jeter les restes – visent à éviter les tentations et le grignotage à table. Toujours afin d’éviter les tentations, des consignes limitent l’achat et la présence de nourritures appétentes dans l’environnement (achats faits le ventre plein, à partir d’une liste, d’aliments non consommables sans préparation). Enfin, des consignes particulières concernent les vacances, les festivités, toutes les situations donnant lieu à des excès.
La multiplication des consignes conduit à un encadrement des prises alimentaires qui diminue leur anarchie. Peu à peu la personne cesse d’avaler n’importe quoi, n’importe où et n’importe quand : il mange à heure fixe, à table et avec des couverts, des aliments cuisinés.
Des techniques de relaxation sont apprises afin de gérer progressivement les prises alimentaires consécutives à des émotions ou évènements stressants.
Un autre volet thérapeutique consiste à entreprendre un travail d’affirmation de soi. Par le jeu de rôle par exemple, l’individu apprend à négocier avec les proches, les amis et les relations, le nouveau mode alimentaire instauré et à refuser un aliment proposé sans blesser son interlocuteur. La même approche permet d’aborder les conflits relationnels, les situations où le sujet ne parvient pas à identifier ou exprimer des sentiments de colère ou d’angoisse, souvent responsables d’excès alimentaires. Le fait d’envisager les scénarios redoutés jusqu’à leur terme, de passer en revue les différentes possibilités et leurs conséquences respectives permet à l’individu de découvrir peu à peu des solutions alternatives.
Les situations envisagées sont en premier lieu celles qui mènent inéluctablement à la prise de nourriture. Les conséquences d’un écart sont aussi analysées et relativisées. Les diverses situations de la vie quotidienne, les difficultés conjugales, familiales ou professionnelles, qui aboutissent à une augmentation des prises de nourriture se prêtent à une approche identique.