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Obésité : la thérapie est-elle une solution ?

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La société française rejette les personnes obèses qu’elle considère comme " hors normes ". En effet, les normes esthétiques sont draconiennes et la pression sociale en faveur de la minceur est très forte. L’excès de poids ne faisant pas partie de ces " standards ", il engendre moquerie, mépris, indifférence voire intolérance. Ce rejet dont l’obèse est victime influence nécessairement sa personnalité, son comportement social, son bien-être psychique… Ainsi, les conséquences sont majeures : la personne obèse souffre, dans son corps et dans sa tête. Une thérapie peut-elle lui apporter une aide ?

La psychologie de la personne obèse
 
L’image du corps de l’obèse

Pour des raisons anatomiques ou à cause de l’effort requis, certains mouvements sont difficiles, voire impossibles pour une personne obèse : se pencher de côté, se baisser, marcher, sauter, courir, monter un escalier… Les gestes sont maladroits voire douloureux. Il en va de même pour des choses aussi banales que de croiser les jambes, les bras, s’accroupir pour enfiler des chaussettes, lacer ses chaussures, se gratter le dos… tout cela devient problématique. Ces difficultés modifient en profondeur l’image du corps, c’est-à-dire l’image que nous nous formons dans notre esprit de notre propre corps. Les parties du corps inaccessibles à l’obèse tendent à être ignorées. Le corps, moins malléable, est perçu comme rigide. Le mouvement, limité et pénible, est alors évité. L’obèse, de plus en plus immobile, finit par se percevoir comme une masse indifférenciée. L’image du corps de l’obèse est déformée, comme tassée. Beaucoup d’obèses se perçoivent plus petits, plus trapus et plus larges qu’ils ne le sont en réalité.
Pour des raisons socioculturelles, l’image du corps de l’obèse est altérée. Face à l’image que lui renvoie le monde extérieur, l’obèse maintient avec difficulté une image du corps cohérente et conforme à la réalité. Il subit une sorte de dédoublement : d’un côté une image du corps engendrée par le corps réel et les sensations qu’il produit ; de l’autre, un corps fantasmatique, sans obésité.« L'obésité peut entraîner dépression, mal-être, complexes, inhibition, rejet de son corps et de sa propre personnalité » Ne s’identifiant que très modérément à son corps réel, l’obèse se ressent plutôt comme prisonnier d’un corps déplaisant dans lequel serait engluée sa véritable personnalité.Cette prison de graisse le masque aux yeux des autres, le conduit à se leurrer sur son compte et l’oblige, lui, à faire des efforts insensés pour être pris en considération. Ainsi, le rejet social crée et entretient chez certaines personnes obèses le doute sur elles-mêmes, sur leur valeur et leurs capacités, met en péril la perception qu’elles ont de leur image du corps et fait vaciller leur personnalité.
 

La personnalité de l’obèse

Au sein des descriptions de la personne obèse, on passe sans transition d’un être passif, inactif, mou, grignotant sans fin devant son téléviseur, à un être ouvert au monde, plein d’entrain et d’humour, hyperactif, aimant la bonne cuisine. Alors, les obèses sont-ils toujours moroses, renfermés et centrés sur eux-mêmes ou sont-ils au contraire chaleureux, dynamiques et mordent-ils dans la vie à pleines dents ?
 
En fait, il n’existe pas de tableau univoque et unilatéral des obèses. Tous les portraits sont possibles. Par contre, le rejet qu’ils subissent peut engendrer des mouvements de colère, d’irritabilité, d’agressivité ou des mouvements apathiques, dépressifs. Ces symptômes sont les témoins de la souffrance psychologique qui s’associe à l’obésité.