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C'est l'heure de vous mettre au “régime”

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C'est la période de l’année où les rayons de soleil font leur apparition, où les oiseaux gazouillent, et où l’on peut enfin ranger les doudounes au placard... Depuis quelques années, le mois de mars devient aussi le mois de la “ Minceur ”. Petit à petit, celle-ci se manifeste en couverture des magazines, en vitrine des parapharmacies, dans les supermarchés, à la télévision, dans les librairies etc... Des allusions à la “ minceur ”, au “ poids ”, au “ régime ”, au “ corps ”... Cumulées, elles finissent par faire se poser des questions, pouvant devenir de grosses préoccupations (et sujets de conversation !). Comment réagir ? Comment savoir si ces messages nous concernent et s’il faut effectivement se prendre en charge ? Essayons d’y voir un peu plus clair...

Se rassurer et faire preuve de bon sens

Il est possible d’être complètement indifférent aux “ grandes tendances ” médiatiques et de vivre la vague “ minceur ” comme celle d’Halloween ou de la St Valentin... Mais pour certaines, et certains !, soucieux de leur corps et/ou de leur santé, lire sans cesse des mots qui évoquent ces sujets peut tourner au cauchemar... Cela semble facile à dire, mais la première chose est de faire preuve de bon sens : ne faut-il manger du chocolat qu’à Noël ?, n’acheter des vêtements que pendant les soldes ? lire uniquement pendant le salon du livre ? ... Alors, pourquoi devrions-nous tous nous mettre à la diète de mars à juin ? Ces comparatifs peuvent faire sourire mais ils sont d’autant plus justifiés que la nutrition et le poids sont des sujets qui concernent la santé et méritent donc vraiment un appel au bon sens. Opter pour une méthode minceur n’a pas les mêmes conséquences que choisir un film au cinéma... Mais il ne faut pas s’angoisser pour autant. Une fois que l’on a compris que les méthodes miracles n’existent pas, on est très vite rassurés et l’on réussit facilement à devenir critiques face à ce qu’on nous propose. On l’a répété, mais cela ne fait pas de mal de l’entendre une fois de plus cette année : en terme de perte de poids, s’il y avait une méthode infaillible et adaptable à tous, cela se saurait mondialement ! Adopter une alimentation gourmande, variée et équilibrée, et adopter une bonne hygiène de vie valorisant notamment l’activité physique est la démarche la plus efficace pour atteindre son poids de forme, le maintenir, et mettre toutes les chances de son côté en terme de santé. Et à ce sujet, tous les scientifiques et les professionnels de santé sont unanimes : ces mesures doivent être adoptées progressivement, et à long terme. Essayer de tout mettre en œuvre rapidement pour perdre du poids très vite mène forcément à l’échec. Il est préférable de ne pas focaliser sur cette problématique, mais instaurer des mesures en douceur, et ainsi éviter toute fluctuation de poids pouvant aboutir à des risques pour la santé (le fameux syndrome du yo-yo chez certaines personnes qui perdent du poids par une méthode, puis en reprennent, donc testent une nouvelle méthode, puis reprennent du poids, etc...). Évidemment, il existe des aides-minceur qui peuvent être efficaces, mais ils ne sont pas indispensables et pas forcément adaptés à tous. N’oublions pas que chacun de nous est différent, que chacun de nous a un poids, des habitudes alimentaires, un historique de poids et d’ali-mentation, un objectif... différents. Il semble donc logique que lorsqu’un problème de poids se présente, il soit impossible de donner la même réponse pour tous. Le rôle des professionnels de santé est justement d’orienter une personne qui veut perdre du poids vers des conseils spécifiques et une réponse personnalisée (voir ci-après “ Qui consulter ? ”). En pratique Le poids Pour que le poids ne soit pas une obsession, se peser une fois par semaine est largement suffisant. Pour ceux qui se pèsent plus souvent, essayez au moins de vous limiter à deux fois par semaine. Cette pesée doit se faire le matin, bien sûr déshabillé, et si possible à jeun. Ce conseil peut paraître minime, mais pour les personnes qui se pèsent tous les jours (voire plusieurs fois par jour), diminuer cette fréquence de pesée sera déjà inconsciemment un progrès énorme. Chez une personne qui focalise sur son poids, cela peut tourner à l’obsession et instaurer un climat psychologique peu favorable à la perte de poids. L’IMC Pour faire le point sur son profil de poids et savoir s’il est nécessaire de maigrir, il est toujours pertinent de calculer son IMC (indice de masse corporelle). IMC = P / T2 soit IMC = P / (T X T) P est le poids en kg. T est la taille en m (à élever ici au carré). Cette définition s’applique chez l’adulte jusqu’à l’âge de 65 ans. Si l’IMC est compris entre 25 et 30 : on parle de “ surpoids ”. Rééquilibrer l’alimentation et instaurer une activité physique douce peuvent le corriger. Si l’IMC est supérieur à 30 : vous répondez à la définition de l’obésité. Cela signifie que votre poids présente des risques pour votre santé. Si vous souhaitez remédier à cela, consultez un spécialiste. N’entreprenez surtout pas de “ méthodes ” minceur par vous-même sans maîtriser à quoi elles vous exposent en terme de santé. Si l’IMC est inférieur à 25 : lorsque l’IMC est compris entre 20 et 25, vous êtes à votre poids " de forme " en terme de santé. Et si votre IMC est inférieur à 20, vous êtes mince, voire trop mince (il est possible que vos apports alimentaires ne soient pas suffisants pour couvrir vos besoins) ! Très souvent, les personnes qui souhaitent perdre du poids se situent dans cette catégorie, non pas parce qu’elles veulent mincir pour leur santé, mais parce qu’elles se sentiraient mieux avec quelques kilos en moins. Contrairement à ce que l’on peut penser, cette catégorie de personnes n’est pas celle qui présente le moins de risque. Au contraire, c’est justement lorsqu’on a simplement quelques kilos à perdre et que l’on entreprend des méthodes trop strictes et trop restrictives que l’on risque le plus de reprendre du poids par la suite et de se retrouver intégré dans un processus de régimes à répétition. Pour éviter des problèmes de santé ou des investissements inutiles, il est préférable d’avoir recours d’emblée à une consultation de spécialiste pour que les conseils soient correctement orientés. Qui consulter ? - Comme son nom l’indique, le médecin généraliste n’est pas spécialisé. Mais il peut vous aider à dépister un surpoids et vous orienter vers un spécialiste. - La nutrition n’est pas une spécialisation médicale officielle, comme peuvent l’être la cardiologie ou encore la pneumologie... En fait, les médecins qui ont la formation la plus complète en nutrition sont ceux qui sont spécialisés en endocrinologie et/ou diabétologie (attention, car il faut savoir que certains médecins proposent de prendre en charge des problèmes de poids et de nutrition, sans avoir cette formation). Le médecin “ nutritionniste ” évalue un surpoids, ses origines, ses complications éventuelles...
femme + balance
, et met en place une stratégie de prise en charge. Celle-ci peut être pluridisciplinaire (alimentation, activité physique, aspect psychologique...), avec une orientation éventuelle vers un diététicien, un psychologue... - La diététique étant la science de l’alimentation, le diététicien est le spécialiste de l’alimentation et des aliments. Il donne des conseils alimentaires en tenant compte des habitudes alimentaires, des préférences gustatives, des connaissances culinaires ; il donne des idées de recettes, de menus, des astuces sur les modes de cuisson, des indications pratiques pour lire les étiquetages. Pour en savoir plus : www.adlf.org Quelques conseils complémentaires - Il est préférable d’être conseillé avant de choisir une méthode minceur et non après l’avoir démarrée, mais si c’est le cas, il n’est jamais trop tard pour consulter. - Si vous choisissez de suivre un programme à l’aide d’un diététicien ou d’un médecin " nutritionniste ", suivez leurs conseils et ne soyez surtout pas trop restrictif par vous-même. Par exemple, ne cherchez pas à aller plus vite. Si vous modifiez les conseils donnés par votre spécialiste ou que vous rencontrez des difficultés avec certains d’entre eux, informez-le pour qu’il vous aide à trouver une solution. - Pour perdre du poids, il n’est pas indispensable de s’orienter vers des produits diététiques, des aliments allégés, des substituts de repas, des protéines. Si vous souhaitez tout de même faire appel à ces aides, lisez les étiquetages pour savoir à quels produits vous avez à faire, et parlez-en à la personne qui vous suit pour qu’elle vous oriente sur les façons de les utiliser sans risque. - Faire appel à des aides-minceur du type substituts de repas ou diètes protéinées doit être réservé à de courtes périodes, et ne pas se répéter trop souvent. Souvenez-vous que vous êtes uniques : vous méritez donc des réponses minceur uniques !
Méfiez-vous... - Si on vous prescrit une méthode minceur sans vous avoir interrogé sur votre alimentation, l’historique de votre poids, votre état de santé. - si on vous prescrit un régime, protéiné ou non, très restrictif (inférieur à 1200 kcal). - Si un médecin non nutritionniste vous conseille des substituts ou des protéines sans vous orienter vers un diététicien ou un médecin nutritionniste pour le suivi. - Si on vous donne simplement une feuille de conseils alimentaires polycopiée. - Si on vous remet comme “ régime ” des listes d’aliments interdits ou autorisés. - Si votre perte de poids vous coûte très cher ! Théoriquement, pour perdre quelques kilos, il n’y a pas d’investissement nécessaire. Si vous avez une obésité plus lourde, des dépenses sont possibles dans le cadre de traitements, mais dans ce cas, elles sont souvent prises en charge.
Un livre indispensable : Maigrir pour les nuls, Editions First