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Coqueluche : Les adultes aussi

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Si la coqueluche touche les enfants, elle n’épargne pas les adultes. Le point sur la réémergence d’une maladie oubliée pourtant sévère qui exige une mise à jour de ses vaccins pour s’en protéger et éviter la contamination.

La coqueluche est de retour ! Cette maladie infectieuse respiratoire très contagieuse a resurgi dans les années 90. Elle ne touche plus uniquement les enfants mais principalement les adolescents et les adultes qui ne sont plus protégés du fait de l’absence d’un rappel vaccinal tous les 10 ans. Le schéma de sa transmission s’est modifié. La coqueluche ne se transmet plus seulement d’enfants à enfants mais également d’adultes à enfants et d’adultes à adultes. Actuellement, elle touche 60 millions de personnes dans le monde et entraîne 400 000 décès par an, en particulier dans les pays en voie de développement. En France, cette affection a tendance à être tombée dans les oubliettes, d’où une couverture vaccinale très faible, l’importance de la renforcer et de sensibiliser autant le grand public que les médecins généralistes.
 

L’importance de la vaccination

Pour ne pas attraper la coqueluche et contaminer l’entourage, petits et grands, rien de plus simple : les adultes doivent se vacciner et penser à faire un rappel tous les dix ans. « Sont concernés par cette vaccination tous les jeunes en âge d’être parent, l’intégralité du personnel de santé, les adultes qui n’ont pas eu de rappel coquelucheux dans les dix années qui viennent, y compris l’entourage du bébé : grands-parents, baby-sitter, tante, cousine… », précisele Dr Nicole Guiso, directrice du CNR de la coqueluche à l’Institut Pasteur. Le vaccin Repevax permet aux adultes de se protéger contre quatre maladies (diphtérie, poliomyélite, tétanos et coqueluche) et de protéger les nourrissons non ou complètement vaccinés du risque de transmission de la coqueluche. Bien que le vaccin soit remboursé, les Français ne semblent pas se bousculer au portillon pour se voir prodiguer l’unique injection. Pourtant, ils sont le principal réservoir de la bactérie, Bordetella pertussis, et des contaminateurs potentiels. D’autant plus que la contamination vient souvent d’un parent proche qui n’a pas eu son rappel vaccinal et n’est donc plus protégé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40 % des adultes ne sont pas à jour dans leur rappel et 43 % des parents sont en retard pour le rappel décennal. Sûrement parce qu’ils pensent que la coqueluche est une maladie infantile qui ne peut les toucher ou qui a disparu. « Cette faible couverture vaccinale traduit le peu de sensibilisation du public vis-à-vis de la vaccination et souligne l’importance de la mobilisation des médecins, surtout des généralistes, pour inciter les patients à se faire vacciner », insistele Dr Nicole Guiso. Une lacune confirmée par le Dr Jean-Luc Gallais, directeur du Conseil scientifique de la Société Française de Médecine Générale : « mal informés, trop peu sensibilisés, les médecins ne pensent pas suffisamment à la coqueluche ». Résultat : les professionnels de santé ne suivent pas toujours le calendrier vaccinal de leurs patients et ne leur proposent pas de vaccination contre la coqueluche. Les patients eux-mêmes refusent souvent de se faire vacciner car ils sont peu informés des risques.

 


Chez les bébés
Le nombre de coqueluche chez les nourrissons de moins de 3 mois est évalué à 300 par an. La source de la contamination est le plus souvent l’un  des parents. La coqueluche est la première cause de décès par infection bactérienne communautaire chez les nourrissons de moins de 2 mois. A moins de 3 mois, un bébé touché peut avoir des séquelles au niveau de l’appareil respiratoire, être sujet à des infections et révéler un asthme. Il est donc essentiel de protéger les enfants de moins de 6 mois et de respecter l’âge de la primo-vaccination, à savoir une vaccination à 2 mois, puis à 3 et 4 mois. D’où l’importance du rappel vaccinal et de la vaccination du personnel des crèches.